Galerie Mezzanin

Endlich Skulptur
Etti Abergel, Sunah Choi, Wade Guyton, Jim Lambie, Marzena Nowak, Rudolf Polanszky, Christopher Williams, Erwin Wurm

Press release

 

Opening: 16.05.2024, 18:00-21:00
Exhibition: 17.05. – 05.07.2024

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Le titre Endlich Skulptur (Enfin de la sculpture) est une petite provocation, comme si la sculpture était un manque dans la programmation de Mezzanin. Cet accrochage est l’occasion de revenir sur l’un des destins étranges de la pratique de la sculpture. Depuis très longtemps, les sculpteurs énoncent la fragilité commerciale de leur pratique par rapport à la facilité avec laquelle les peintres diffusent leur travail chez les collectionneurs. Ils y voient même parfois un trait qui les distingue des autres, dans une longue tradition d’un travail arrasant non reconnu. Enfin de la sculpture ici ! et pourtant rien qui en soit.

En effet, dans cette succession d’œuvres d’artistes aussi divers que (dans l’ordre alphabétique) Etti Abergel (1960), Sunah Choi (1968), Wade Guyton (1972), Jim Lambie (1964), Marzena Nowak (1977), Rudolf Polanszky (1951), Christopher Williams (1956), Erwin Wurm (1954) il est fort à parier qu’aucun d’eux n’apprécierait de voir leur œuvre « réduite » à de la sculpture. Il faut dire que la sculpture a été l’un des champs de bataille de la modernité. En cette année anniversaire du surréalisme comment ne pas se souvenir que c’est dans ce contexte que l’art a dû s’affranchir de l’objet, ou du moins en réfléchir sa proximité. De l’objet à la sculpture, aucun filtre de représentation n’est nécessaire. La sculpture est devenue l’objet par excellence, mais reste perçue comme la pratique la plus classique, voire traditionnelle. Brancusi est l’ami de Duchamp.

Dans la recherche de dénomination possible d’une pratique si évidente qu’elle ne fait que se déconstruire, on évoquera facilement : des objets, des assemblages, des perspectives, des déploiements, des installations. Comme si la sculpture s’était diluée dans l’espace, rejoignant la peinture dans destin conceptuel. Cette exposition, un peu par jeu et sans prétention, revient sur l’un des attendus sémantiques de la pratique. La sculpture resterait pour tous l’expression artistique du volume et la tentative de réflexion sur sa perception.

Sont présentées Est présentée ici une série d’œuvres qui détournent et jouent de cette idée et de ses déclinaisons diverses par effet de transparence. Si certaines pièces le sont, transparentes à proprement parler, d’autres font naître des volumes ou nous engagent à tenter de percevoir ce qui se trouve sous la surface des choses. La sculpture idéale pourrait être comme une coupe dans le familier et l’usuel, une démonstration de la notion de contre relief, la vision d’un objet au travers ou à travers, un paysage de proximité.

Le monde s’il n’est pas plat, reste pour nous très souvent une image, une surface. Nos corps, nos mouvements, nos interactions spatiales, nos objets sont réduits à leurs peaux. Presque paradoxalement trop souvent, nos émotions ne tiennent pas leurs promesses, nos pensées se fracassent sur les surfaces. Le tout se fige et rien ne bouge. La galerie se vide et les objets nous encombrent, encore.

Endlich Skulptur sonne comme un mot-clef pour un assemblage de fragments, un découpage de volumes, un déplacement de perception sur des objets, une remise mouvement d’un désir, enfin de la sculpture quoi !

Samuel Gross

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